Le texte proposé était extrait de l'oeuvre de Pierre-Joseph Proudhon, La Guerre et
la Paix. Recherches sur le principe et la constitution du droit des
gens (1861)
Celui-ci prévient ainsi son lecteur : "C'est une
espèce d'étude historique sur la manière dont la civilisation,
débutant par la guerre, tend à une pacification universelle.
(...) Tout cela parce qu'il n'a jamais été publié un mot de
saine philosophie sur la paix et la guerre, sur l'équilibre
européen..."
"La guerre est un
fait divin. J'appelle divin tout ce qui dans la nature procède
immédiatement de la puissance créatrice, de l'homme dans la
spontanéité de l'esprit ou de la conscience. J'appelle divin
(...) tout ce qui, se produisant en dehors de la série, ou
versant de terme initial à la série, n'admet de la part du
philosophe ni question, ni doute".
Voici le plan de l'ouvrage :
- Phénoménologie de la guerre
- De la nature de la guerre et du droit de la force
- La guerre dans les formes
- De la cause de la guerre
- Transformation de la guerre.
Et voici un extrait de la fin de la
première partie :
"La guerre, nous
n'en sourions douter, est avant tout un phénomène de notre vie
morale. Elle a son rôle dans la psychologie de l'humanité, comme la
religion, la justice, la poésie, l'art, l'industrie, la politique,
la liberté ont le leur ; elle est une des formes de notre vertu.
(...) Tout ce qui compose notre avoir intellectuel et moral, tout
ce qui constitue notre civilisation et notre gloire, se crée tour à
tour et se développe dans l'action fulgurante de la guerre et sous
l'incubation obscure de la paix. la première peut dire à la seconde
: "Je sème ; toi, ma sœur, tu arroses : Dieu donne à tout
l'accroissement". (...) Pour moi il est manifeste que
la guerre tient par des racines profondes, à peine encore entrevue,
au sentiment religieux, juridique, esthétique et moral des peuples.
On pourrait même dire qu'elle a sa formule abstraite dans la
dialectique. La guerre, c'est notre histoire, notre vie, notre âme
tout entière : c'est la législation, la politique, l'État,
la patrie, la hiérarchie sociale, le droit des gens, la poésie, la
théologie ; encore une fois, c'est tout."
Le texte à résumer est un extrait de
la seconde partie.
Proposition de résumé
Quoique le duel soit un
rituel égalitaire, consenti, honorable, il est généralement
désapprouvé. La guerre possède une même vertu qui peut mieux
triompher des doutes populaires car, contrairement à la violence
privée, elle oppose des adversaires collectifs, les peuples, par une
action dépassionnée et remplit la fonction de jugement décisif/.
Le verdict des armes se solde par une conquête ou bien la création
d'une nouvelle nation. C'est donc la possibilité offerte aux États
de défendre leur droit par une démonstration de force, l'engagement
de leurs soldats.
La guerre est légitime,
paradoxalement, ayant sa propre forme de légalité / qui exclut le
recours à des stratégies perverses !
Historiquement, elle
provient du développement de peuples concurrents, conduits à se
défier sur leur frontière puis à s'affronter en mettant en jeu
leur survie. Le peuple le plus travailleur, la culture la plus sage
ont alors un droit d'annexion établi / par les armes. Certes les
faibles périssent... Et c'est véritablement d'un mouvement
immanent, non aléatoire, que progressivement s'édifient des États
puissants et vertueux.
La guerre est une
procédure de justice, ayant sa logique et devant avoir ses règles
de transparence. Les Princes sont comme des avocats maniant / le
glaive. Les Romains ont ainsi reconnu son caractère sacré et
rationnel d'ordalie politique.
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